Mickaël Charrier mise sur « l’or noir du XXIe siècle ». Pas le pétrole, mais les données numériques. Au sein de sa jeune start-up Optimiz Network, ce Stéphanois les mesure, les analyse et les optimise, ouvrant la voie à un « numérique responsable ».
Des échanges à l’international
Il était du voyage. En septembre dernier, 7 entreprises locales ont participé à une mission économique organisée par Saint-Étienne Métropole et Business France Turquie, à Istanbul.
Dans l’avion, Mickaël Charrier, 36 ans. Fondateur de la jeune startup Optimiz Network créée à Saint-Étienne en 2021, il « ne vise alors pas l’international » mais s’y rend tout de même, conscient de la dynamique industrielle du pays. Dans ses bagages, il rapporte un contrat d’exclusivité avec un fabricant de capteurs de données et trois autres cartes de visite d’entreprises « avec lesquelles on va pouvoir travailler ».
La carte environnementale
Car Mickaël Charrier semble avoir visé juste. Dans le mille, même. Cet ingénieur des systèmes d’information, qui a toujours travaillé dans l’écosystème stéphanois des télécoms, veut anticiper l’après-fibre. « Le déploiement de la fibre en France a représenté un marché de 30 milliards d’euros. Et maintenant ? Il faut trouver des relais de croissance. Créer des solutions connectées pour collecter les données en est un », explique-t-il.
Collecter des données, cela passe par l’installation de capteurs dans les bâtiments publics, les immeubles ou les entreprises. Ces capteurs peuvent permettre à une municipalité de mieux maîtriser son éclairage public, en agissant sur l’intensité lumineuse. Ils sont capables de détecter une fuite d’eau sur une fontaine publique. Ils peuvent aussi permettre à une usine de mesurer sa consommation en gaz ou en eau.
À la clé, des économies d’énergie, donc d’argent. Et un geste écologique. « Je suis attaché à la protection de l’environnement, souligne Mickaël Charrier. Le numérique peut être responsable. C’est un outil qui peut nous aider à maîtriser notre impact. »
Parmi les autres avantages liés à ces collectes de données, la sécurité et la santé. Car les capteurs sont aussi capables d’analyser les vibrations d’une machine industrielle pour faire de la maintenance préventive ou de mesurer la qualité de l’air, dans des bureaux ou des écoles. Par exemple.
« On se prend un tsunami ! »
Accompagné notamment par Saint-Étienne Métropole, Mickaël Charrier endosse donc, depuis deux ans, un nouveau costume de chef d’entreprise, lui qui était jusqu’alors salarié. « C’est une course permanente. On travaille aussi à la sécurisation des réseaux télécoms et des armoires électriques. Les demandes sont fortes. On se prend un tsunami ! Mais je prends beaucoup de plaisir dans cette dynamique, qui nous permet en plus de recruter pour monter en puissance, souligne celui qui a grandi dans le quartier du Soleil et qui, adolescent, démontait les ordinateurs pour en comprendre le fonctionnement. J’ai la chance de travailler au Bâtiment des hautes technologies, tout près de la Cité du design, le coeur battant de l’entrepreneuriat à Saint-Étienne. Je sens une vraie synergie. »
Prix du jury des IoT Awards 2022, finaliste de l’IoT Business Hub, soutenue par la Commission européenne dans le cadre du dispositif Secure IT, la jeune pousse stéphanoise figure également parmi les 10 nommées aux Victoires de l’innovation du Monde informatique, site web de référence consacré à l’informatique professionnelle.
Verdict, en novembre !